Biographie Shugen

Suzumura Sensei & Sylvain

1983 Kuban à doite et l'abbé Shinkai Suzumura du temple Oyamadera;

initiation des 3 degrès de la méthode bouddhiste du takishugyo

(ascèse sous la cascade)

 

BIOGRAPHIE SHUGEN  山伏大先達 寂 光 院 空 鑁

C’est son ami Michel Coquet (maître de sabre et ancien représentant français de l’école Tenshin Shoden Katori Shinto ryu de Maître Otake sensei pour la France) qui lui fait découvrir le Shugendo à travers des publications. Michel Coquet vécu 5 années au Japon de 1969 à 1974. Aux débuts des années 1980, lorsque Sylvain se rend au Japon, il commence à pratiquer le bouddhisme shingon et la méditation sous cascade avec le moine Suzumura Shinkai qui était le supérieur du temple montagnard d’Oyamadera-Daisenji dans la grande banlieue sud de Tokyo, dans la ville d’Ishihara. C’est un haut-lieu du shugendo depuis 1300 ans dans la région de la province du Kanto (Tokyo).

 

 

Meditation - Nachi Taki le moine Kûban dessous à droite...

   Puis Sylvain pratique la méditation sous les cascades Biwa-taki et Jya-taki du mont Takao avec le maître Yamaguchi Gogen (10ème dan de karaté Goju- ryu), surnommé « le Chat » et le moine Yuki Hidetaka  à Takao san.  Gogen décèdera en 1989 et Shinkai en 1992.

Durant 10 ans, chaque fois qu’il se rend au Japon, Sylvain pratique comme Yamabushi-laic (Ubasoku).

En 1989, il lit la version française d’un ouvrage japonais, sur le Yamabushi Jitsukaga qui vécu à la fin de l'époque Edo, écrit par l’ethnologue française spécialiste du Shugendo Anne Bouchy et c’est la révélation !

 

Rev.Kuban Jakkoin

 Venerable Hôin Kûban Jakkôin

(Moine Yamabushi Sylvain Guintard)

   En 1989, il s’installe définitivement au Japon pour y vivre et devient moine-yamabushi (sôryo-yamabushi) en 1992  sous les noms de Kuban Jakkôin. Il va y vivre durant une dizaine d'années. Il étudie d'abord la doctrine et les rites du bouddhisme ésotérique de l’école Shingon du Mt Koya et du Shugendo école Tôzan du temple Daigoji-Sanboin dans le temple Shinagawa-dera du Grand Archevêque Nakada (Dai Sôjô) à Tokyo. Tout en étudiant Tozan-ha, Kuban également étudie avec Saito Myokô Sensei (élève du Maitre Yushu Okada) du temple Nyoirindo Sambôin, les méthodes secrètes de l'art de souffler dans la conque (un coquillage nommé Horagai) de l'école Homa- ryu et d'autres pratiques secrètes comme le rite des 7 divinités : Shichidanpô.

Zoyo Sensei : Founder of Shogoin

le moine Zôyo

   Au bout d’une année, Kûban établit à nouveau sa demeure dans les montagnes de la province de Mikawa, Nord de de Nagoya afin d'étudier l’oeuvre du Maître Zen, le moine Suzuki Shôsan, décédé le 16 juin 1665 et de pratiquer l'artisanat lié au shugendô. Puis tout en se rendant tous les ans dans les monts Haguro (au Nord-ouest du Japon) pour y faire la retraite annuelle, il intègre le temple impérial Shôgôin de Kyoto en tant que moine novice.

Learning how to make straw sandals for mountain austerities

Le temple impérial Shôgôin fût fondé il y a 900 ans par l’empereur Gô-Shirakawa. Il fît construire ce monastère pour l’Archevêque Zôyô. Signe de gratitude car ce moine fût son guide 33 fois pour le pèlerinage dans les monts Ominé...

Shogoin Temple

Temple Shugendô

Shôgoin Monzeki, Kyoto

   Kûban habitera ensuite à Kyoto jusqu'en 1997 pour maîtriser les rites, cérémonies, offices et chants en vigueur au temple Shôgôin.

En 1992, il avait déjà réalisé à pieds, chaussé des sandales de paille traditionnelles en paille, le pèlerinage autour de l’île de Shikoku et ses 88 temples, long de 1500 kms. Il  devient officiellement un prêtre de la congrégation Honzan Shugen-shu du temple-mère Shogoin Monzeki à Kyoto en 1994. Plus particulièrement, il devient l'élève du Révérend Nakai Kyozen à Yoshino!

Sylvain - Mizudachi no Gyo

 

1995, Japan, Kûban dans la caverne Kannen-kutsu

   Il envisage de reprendre l’ascétisme comme approfondissement de ses recherches spirituelles et martiales (Kûban est pratiquant d’arts martiaux japonais depuis presque 35 ans à présent).

En 1995, dans la caverne troglodyte Kannen-kutsu, située dans la falaise de la petite île de Tomogashima (en face de la ville portuaire de Wakayama, au sud d’Osaka), il réalise le jeûne hydrique (sans manger et surtout sans boire d’eau) durant 3 semaines (Mizudachi no gyo).

Sylvain 70th  Sho Cave

Kûban Gyoja durant sa marche quotidienne pendant sa retraite de 100 jours dans la grotte de Shô

   En 1996, après deux années de préparation, comme son maître de Shugendo, le Révérend Nakai, supérieur du temple Kizo-in du village de Yoshino, Kûban fait la retraite des 100 jours dans la caverne de Sho, Sho no Iwaya Hyakkunichi gyô (voir article dans Géo magazine Hors-série paru en octobre 2000 : "Un moine français au Japon". Il est le 64 ème ascète à réussir l’épreuve de  la caverne de Shô, après En-no-gyoja, Nichizo shonin, Gyoson,… Saigyo Hôshi et Jitsukaga.

 

En 1999, pour le 1300ème anniversaire de la mort du fondateur du shugendo, cinq occidentaux (trois français : Karim, Pascal et Karine, le suisse Frédéric et un américain Bob Meismer) venus tout spécialement pour l’occasion, se joignent à lui pour effectuer les pèlerinages dans les monts Haguro, suivis de celui dans les monts Omine avec les yamabushi de la branche Honzan!. Comme souvent dans le Shugendo, les prêtres doivent aussi avoir un travail séculier pour subvenir au quotidien. Kûban en tant que Sylvain Guintard fut chef de projets du « département Overseas » d'une agence de publicité au Japon.

Osaka TV report in september 1999

A mountain lotus from the Omine Range

Oyama Renge

Lotus de montagne

Rhododhindrons sauvages dans les Mts Omine considérés comme "Trésor National"

   Mais la plus dure ascèse restait à faire!

En 2001, Kûban arrive en France .  En août, à la suite d’une  double hémorragie cérébrale due à un traumatisme crânien grave survenu lors d’un accident, il doit affronter un coma d’un mois, suivi d’une hémiplégie à gauche.

Son cœur s’arrêtera 3 fois de battre ! Sonde intracrânienne pour mesurer la pression artérielle à l’intérieur du cerveau, poumon artificiel, sonde stomacale gastrique pour l’alimentation. Durant son coma, Kûban a des expériences très particulières des mondes de « l’après-mort » NDE.

Kûban sort de son coma le 11 septembre 2001...

Wooden statue of En-no-Gyoja

Enno gyoja

   Une rééducation intensive auprès de l'équipe médicale exceptionnelle du Dr Fournier-Méhouas lui permet de sortir de l’hôpital CHU de Nice au bout de quatre mois seulement. Quelques prières bien adressées aux divinités du Shugendo font que l’été 2002, il se retrouve sur ses deux jambes, dans le temple-faîtier à Kyoto, pour adresser ses remerciements, face à la statue de l'ascète En-no-Gyoja, enchâssé au fond de l'autel.

   En 2007, Kûban en profite pour se baigner, afin d’obtenir une guérison complète, dans la source d’eau chaude, sulfureuse, et « miraculeuse» du hameau de Yunominé, près de la plus grande cascade du Japon à Nachi (berceau des pratiques du Shugendo).

Kûban mettra 9 années pour récupérer une partie de ses facultés et en obtenir d'autres...

Foudo Myoo from Daisen Temple

Fudo Myô du temple Oyamadera

   On dit qu’En-no-gyoja épuisa ses 7 vies pour pouvoir devenir « l’ascète ». Cela fait déjà 6 pour Kûban : Un accident grave de voiture en 1988. En 1989 sur le mont Misen lors de l’entrée en montagne, les yamabushi n’arrivent plus à sentir son pouls, car il était trop épuisé. Lors du pèlerinage de Shikoku; le dernier jour, une voiture éclate son pneu avant, à 10 mètres de distance et le percute sans aucun dommage corporel. Les ascèses dans les grottes de Kannen et Sho furent vécues comme des « petites morts » ; puis l’accident du traumatisme cérébral!

   « Il est amusant de remarquer comment la vie s’articule autour de périodes charnières marquant les étapes de la vie que nous franchissons ! » (Kûban)

 

Sylvain practicing Taki shugyo in France

 1989 à Val d'Isere, Alpes  France

Cascade du Fornet....

 

   En 2005, il créa le Team Wolfpack,une association de ski libre chargée de la réhabilitation de traumatisés crâniens par la pratique du ski vécu comme une déambulation hivernale en montagne et une pratique méditative: son expérience trop personnelle fait peu d'émules chez les TC…

   En 2008 il fonde l’ermitage "SHÔMUDO' chargé de conserver les pratiques du shugendo apprises au Japon et l’association "SHUGENDO-FRANCE" affiliée officiellement en 2009 à l’Union Bouddhiste de France (UBF).

   A présent, le Vénérable Kûban diffuse en occident l’enseignement du Shugendo. Il collabore  toujours à la revue « Karaté-bushido » magazine.

Il a repris l’enseignement de vieilles écoles d’arts martiaux japonais (particulièrement de sabre et de sabre & kempô en rapport avec shugendo) lors de stages à travers le monde entier. Entraîneur mental de skieurs professionnels français en 2009, Kûban s’active depuis à la rédaction de manuscrits sur le shugendo et ses traditions et les arts martiaux japonais.

 

 le Supérieur Général Gomonshu Miyagi Tainen  et Kûban au temple Shôgoin  27 Juillet 2011

Technique du harpon dite" Maboroshi Tengu" issue du Yagyu Shinkage Iaijutsu

 

En 2019, durant 5 mois, il fait le pèlerinage, gravit toutes les montagnes (une centaine environ) de l'archiel japonais liès au Shugendo, et fera même l'objet d'un reportage au Journal du midi de TF1 avec Michel Izard et Bertrand Lachat