Ascèses de la terre, de l'air et de l'éther

Extrait paru dans « Géo magazine » dans le numéro hors-série du mois d’octobre 2000 : « Un moine Français au Japon ».

Shô no Iwaya Shûgyô
L’ascèse dans la caverne de la Flûte Céleste

Méditation 10 heures par jour dans la caverne de Shô avec Kuban devant l'autel de Fudo Myo

(photo Kanzaki Shiroo)

Son nom complet est Shô-no-iwaya-Yakkunichi-Ichimankai-Himitsu-Dokuju-Kaihôgyô-Dokurô-Mugon-no-gyô qui signifie « Ascèse de la caverne de la Flûte Céleste durant cent jours de retraite, en effectuant quotidiennement la déambulation en montagne, tout en récitant le mantra de Fudo Myo un million de fois et en ne parlant à personne ».

Pour le 1300ème anniversaire de l'école fondée par l’anachorète En-no-Gyoja, j’ai voulu renouer avec la plus rude des ascèses du Shugendô : « les 100 jours d’ascèse dans la caverne de Sho ». On la nomme aussi Ôminé Kaihogyo Dokurô. Depuis plus d’un siècle, seuls trois religieux l’ont accompli: mon maître d’ascèse le Révérend Nakai en 1979, le moine Kando du temple Kimpusen en 1997 (décédé d’un cancer en 1999) et moi-même en 1996 . Le moine Kando  se sachant malade depuis des années, devint moine en 1995,. La quarantaine passée, il fait les 100 jours de marche du village de Yoshino durant l’année où je fis ma retraite, Puis l’année suivante, en 1997, il fit celle de la caverne de Shô mais en exécutant  le rituel du feu d’un million de bûchettes et non celui de la récitation d’un mantra un million de fois. En 1998, il réalisa le parcours Yoshino-Kumano trente trois fois comme le fondateur du Shugendo… C’est un fait exceptionnel de réussir en trois mois à parcourir 33 fois le parcours Yoshino-Kumano, long de plus de deux cents kilomètres de crêtes ! Il projetait de faire une ascèse de cent jours dans les monts Ontaké lorsque la maladie l’emporta…

« A 1.400 mètres d’altitude, au pied d’une falaise, la caverne ruisselle. Haute de trois mètres et large de dix à douze mètres et dix de profondeur, elle reçoit de plein fouet les tempêtes et la pluie, mais peu la lumière. Il y fait froid la nuit. Une mousse verte en tapisse les parois et la voûte depuis plus de 1000 ans ; les poèmes des ermites l’attestent. A plusieurs reprises, le Révérend Nakai Kyozen, le supérieur du temple Kizoin, au village de Yoshino, a accepté de m’y guider. En 1978, il a lui aussi accompli cette ascèse douloureuse. J’ai mis deux années à me préparer. On souriait de moi. On me traitait de « moine fou ». Car suivant la tradition jusqu’au bout, j’ai coupé et cousu moi-même mes vêtements, puis tressé pendant tout un hiver les 121 paires de sandales en paille qui seront nécessaires à la marche quotidienne en montagne. Par mauvais temps, j’en userai deux par jour. Après avoir taillé mon « Hyakkimaru », solide bâton de marche en chêne, j’ai forgé le sabre que tout yamabushi anachorète doit porter à la ceinture pour se trancher la jugulaire s’il ne peut tenir son vœu. Enfin, j’ai entraîné et affûté mon corps. A l’époque de cette ascèse (1996) je ne savais pas encore que depuis 1988, je souffrais d’un mal héréditaire qui calcifiait ma colonne vertébrale et mes articulations : La spondylarthrite ankylosante. Pour l’enrayer, je bouge à présent le plus possible. En 1996, cette maladie handicapante n’avait pas encore été diagnostiquée… J’avais des douleurs fulgurantes dans tout le dos et ne savais pas comment la mécanique résisterait au climat humide de la caverne.

 

magazine japonais du temple Shogoin dans lequel fût relatée l'ascèse du Yamabushi Kûban

« L’ascèse de la caverne de Shô est une descente au tombeau, disent les Initiés », car dans cette solitude, un incident peut vous coûter la vie. Une chute, une simple infection, la rencontre d’un ours ou la morsure d’un serpent, peut être fatale…Pour revivre l’expérience des anciens Yamabushi, j’ai résolu de conjuguer plusieurs ascèses : la méditation, la marche, vivre en ermite ayant fait vœux de silence et d’abandon des soins du corps... Chaque jour, je réciterai dix mille fois l’invocation de Fudo Myo, le Bouddha Courroucé Inébranlable. Au bout de cent jours et d’un million de mantra, j’atteindrai peut être la « vision du Vénéré » qu’indiquent les textes canoniques. Chaque jour, c’est huit à dix heures de méditation, assis sur une dalle froide. Et chaque matin, je monterai au sommet du mont Sanjo jusqu’au monastère. Cinq à six heures de marche quotidienne, aller et retour en récitant des mantras. Sans me laver, ni me changer, je ne mangerai qu’une bouillie de riz par jour (okayu). A la fin avril, en plusieurs voyages avec un sac à dos de 60 litres, j’ai tout apporté jusque dans la grotte : Riz, encens, bougies, livres de prières, sandales et affaires. Dans la montagne encore enneigée, je commence l’ascèse dans la nuit du 2 au 3 mai, le jour annuel d’ouverture du monastère du mont Sanjo, pour l’achever le 11 août suivant. Mon programme quotidien est immuable. Levé un peu avant minuit, je récite des mantras jusqu’à 4 heures, assis sur une pierre plate. De 4 à 5 heure du matin : prières et office matinal Vers 6 heures, je sonne de ma conque et pars pour le mont Sanjo. Au sommet, je prie de 8h15 à 8h30. Retour à la caverne vers les 10h45. Prières jusqu’ à midi. Bouillie de riz, puis repos jusqu’à 15 heures. Souvent je rogne sur ce repos pour nettoyer et réparer mes vêtements. A 15 heures, je rédige mon journal (qui sera peut être publié, un jour, mon « Séjour en Enfers » en faisant cuire le riz : Seul repas chaud de la journée, suivi de l’office du soir à 16 heures. Ensuite, récitation des mantras jusqu’à 21 heures, puis coucher…

Jour après jour, le programme fait de moi un automate. Au Japon, d’autres moines pratiquent « l’ascèse de la marche », mais surtout à partir d’un temple, comme les moines ascètes qui déambulent dans le mont Hiei. Tous redoutent l’épreuve de la caverne de Shô, classée parmi les plus dures, à cause des conditions de vie, de la distance de marche à réaliser, du froid et du terrain dangereux. Début mai, je marche en sandales de paille dans la neige jusqu’aux genoux. Mes pieds bleuis résistent au gel. La neige ne font qu’à la mi-mai et libère un sentier glissant et boueux. Dans les averses de juin, on n'y voit pas à plus de trois mètres… La pluie est froide et la caverne n’a rien d’un refuge douillet après les exercices. On y prépare seul sa nourriture. J’ai dû renoncer à mon duvet, qui avait littéralement pourri sur moi ! Je dors tout habillé, dans un grouillement de tiques et de puces. Je dois pas m’en défaire et surtout ne pas les tuer. L’ascèse ici consiste aussi à donner son sang, pour nourrir des êtres vivants… Le corps et l’esprit passent au laminoir. Fatigue, fringale et douleurs fulgurantes dans le dos et toutes les articulations. A tomber par terre ! A ne plus pouvoir se relever ! Mais il faut tenir, se redresser, c’est la Loi des Yamabushi ! Seul le programme de mon ascèse me tient debout.

Dans le kaihogyo, marcher, c’est mettre l’esprit au centre du moyeu. Ce n’est plus le corps qui se déplace, mais l’univers qui tourne en lui.

Rencontre de Kuban (à gauche) avec le pèlerinage du temple Kizoin et du Maître Nakai Kyozen (à droite)

Le matin, après des heures de méditation dans la nuit noire et glaciale, j’écarte les dangers qui pourraient survenir sur le chemin, en traçant dans l’air des signes magiques du rituel du « Kuji-Goshinpô ». Jusqu’au mont Fugen, la montée est très raide. Le sentier est étroit, bordé de précipices. Il franchit des éboulis, emprunte des échelles de fer, plonge dans de petits vallons. Les jours de pluie, la voie se change en véritables cascades d’eau froide dégringolant le long des échelles en fer arrimées aux parois de la falaise. Pas question de suspendre l’ascèse, ne serait-ce qu’une seule journée ; c’est la règle ! Genoux, chevilles et hanches souffrent. Soudain, là-haut, le soleil surgit d’une mer de nuages. Les crêtes se détachent, pareilles à l’échine d’un dragon. Là encore, Ascète & Dragon ne font plus qu’un. Puis le sentier bifurque. Gare aux sangliers, leur charge peut-être fatale. La forêt de l’Ominé est aux Nippons ce que la forêt de Brocéliande est aux Bretons : Un domaine ensorcelé où les racines des arbres vous entravent les pieds, où les fougères vous barrent le chemin. La terre se dérobe et des ravins s’ouvrent sous les pas ! Des vipères guettent. Des arbustes d’épineux vous fouettent, déchirent vos vêtements et vous griffent le visage. A la porte sud, un grand portique de bois interdit l’accès aux femmes du mont Sanjo. C’est le territoire des ours bruns, particulièrement irascibles. Paré d’un V blanc à l’encolure, leur poitrail évoque un chandail. Parfois, au printemps, des plantigrades attaquent les randonneurs isolés pour défendre leurs petits. A la mi-juillet, une mère ourse me surprend et me toise sur le chemin. Je m’arrête et m’accroupis avec respect. Mon habit blanc est devenu brun de saleté. Mon corps a-t-il encore une odeur humaine ? L’ourse, en tout cas, me laisse la vie sauve. N’ayant plus que la peau sur les os, j’ai bien peur de ne valoir, ni un coup de crocs ni un coup de griffes. L’homme n’est pas chez lui dans cette montagne sacrée peuplée d’animaux sauvages : Ours, cerfs, blaireaux, macaques, rapaces, frelons et serpents. Dans la forêt du « Bouddha de Lumière Infinie Amida, une mare grouillant de grenouilles énormes s’est formée. L’été venu, la montagne résonne de leur chorale. A chaque pas, on risque d’en écraser une. Les Yamabushi les vénèrent pour leur aptitude à ressusciter chaque année, après le long sommeil d’hiver. Elles sont le symbole même de l’éternel retour. Le 7 juillet, au temple de Yoshino, l’archevêque du temple Kinpusen accueille et bénit une énorme grenouille, en fait un homme costumé que l’on porte sur un palanquin. La grenouille quitte alors sa peau pour renaître sous l’apparence d’un jeune guerrier… A une ou deux minutes près, j’arrive toujours à la même heure au monastère du mont Sanjo. A chaque fois, je croise le moine ascète Ryojun de la chapelle Zao-do. Il vient du village de Yoshino, à 6 heures de marche vers le Nord. Il fait quotidiennement le parcours de Yoshino au Sanjo. (Note du ndr: En août 2000, il a accompli l’ascèse des 1000 jours de marche Sennichi-kaihogyo et en 2002 le Shimugyo, une semaine de jeûne sans dormir et en méditant tout en effectuant la cérémonie du feu). Dormant dans un temple, Ryojun a toujours une tenue propre et impeccable !

Sans mot dire, car nous avons fait vœu de silence durant nos ascèses respectives, une amitié, mêlée à une sorte de complicité, s’est liée entre nous. Un jour, il a tracé de l’index une spirale dans le ciel. Il m’annonçait l’arrivée d’un énorme typhon. Je n’ai que le temps de rentrer pour protéger et arrimer tout mon matériel dans la grotte ! Dans la nuit, elle a été envahie par une inondation torrentielle. Le samedi et le dimanche, les pèlerins sont plus nombreux au mont Sanjo. Ils viennent prier Zao Gongen, la divinité courroucée qui apparut au fondateur du Shugendo, il y a mille trois cent ans. Cependant, de fin mai à la mi-juillet, à la saison des pluies, rares sont les croyants qui se risquent à grimper jusque-là. L’âge moyen des pèlerins varie entre 50 et 75 ans... Fin juillet, les pluies ont cessé et les fidèles affluent des provinces des villes d’Osaka, Kyoto , Nagoya et de l’ensemble du Japon. Par la voie courte, ils arrivent du village de Dorogawa en trois heures de marche et passent la nuit dans l’un des cinq gîtes, après une série d’épreuves au sommet : Grimper « le rocher de la cloche », subir la pendaison par les pieds au-dessus d’un précipice, franchir en varappe « le Rocher d’égalité »… Après ce labyrinthe initiatique, les pèlerins s’amassent sur le parvis du temple et dans le hall du monastère, m’interdisant tout accès aux Bouddhas enchâssés. Mais dans le petit monde du Shugendo, la nouvelle s’est très vite répandue qu’un « moine étranger » (Gaijin-bôzu) effectuait l’ascèse de Sho. A mon approche, l’assistance s’écarte ! J‘avance, impressionné, et un peu mal à l’aise, vu mon état de délabrement vestimentaire et récitent mes prières. Les laïcs et deux religieux du monastère veillent sur mon entrée. Tous les jours, en silence, nous parlons avec les yeux… Pour eux aussi, la vie sur le Sanjo est dure. Dans le froid, la neige et les pluies, leur discrète compassion fut un précieux réconfort. Le 3 août, je croise le pèlerinage annuel des Yamabushi de ma congrégation : celui du temple Shogoin, emmenés, en premier de cordée, par mon maître le Révérend Nakai Kyozen et le Directeur de pèlerinage (l’archevêque Okamoto). Sous un bouddha de pierre du sentier, le prélat a glissé un petit mot, écrit en fonçais de sa main : « Pour l’ascète Kuban ! Courage, Courage ! », Signé Okamoto. Sur le chemin du retour, je le remercie en inclinant la tête et en joignant les paumes, dans le geste de la prière « kimyo gassho ». Je rentre toujours à la caverne à la même allure qu’à l’aller, priant aux mêmes endroits sous la pluie. Le dernier tronçon reste le plus dangereux. A deux reprises, j’ai glissé ! En se coinçant dans les barreaux de l’échelle en fer, mon bâton de chêne m’a empêché de m’écraser quelques centaines de mètres plus bas. J’ai l’impression que des miracles m’accompagnent.

(Mariusz Szmerdt's painting)

Un jour, fin juillet, j’ai vécu une expérience peu ordinaire. Mes jambes étaient légères. Le sol me semblait cotonneux comme marcher sur un matelas ; il se dérobait sous mes pas. Je ne pensais pas forcer l’allure, mais j’ai fait le trajet dans la moitié du temps ordinaire ! Je n’en ai pas cru la montre glissée dans ma poche. Quelques mois plus tard, des amis Yamabushi m’ont confié que, lors d’une ascèse dite « extrême » (haragyo), l’ascète peu pratiquer à son insu une marche rapide nommée dans les textes canoniques : « marche sur les nuages ». Ces cas ne sont pas rares chez les renonçants des Indes ou des Himalayas, notamment autour du Mt Kailash où certains ascètes peuvent en faire la « Khora » en moins de douze heures, alors que d’autres vont mettre une journée, trois voire cinq jours…. Cependant sans une préparation minutieuse, sans une connaissance parfaite des lieux et des rituels à effectuer, le méditant solitaire court à l’échec, voire à l’accident ! Quand l’esprit s’engage sur le « chemin des Enfers », l’exécution du programme devient l’unique fil d’Ariane. Le moindre relâchement mental le fait sombrer dans la folie. Seul compte alors le présent. Oublier le passé qui vous retient. Ne pas faillir en se projetant dans le futur. Penser à un bon repas fait saliver et souffrir. Un jour dans la caverne, au début de la retraite un randonneur a préparé du café dont le parfum m’a torturé. Surtout ne pas lâcher prise. Se battre, comme on martèle l’acier pour forger le sabre. Quoique pratiquant d’arts martiaux, le Shugendo m’a apporté plus que trente années d’arts martiaux : l’ultime combat pour la maîtrise de soi. Il ne s’agit plus alors d’affronter quelques humains turbulents, mais des hordes de démons et de titans cachés en soi-même. Ils se nomment : Intolérance, haine, racisme, détresse, misère, honte, douleurs, maladies,…

La discipline imposée tous les jours m’a servi de garde-fou, durant l’ascèse, lorsque je sombrais ; le corps et l’esprit craquant de toutes parts. Je relis mon journal : « Séjour en enfers ». J’ai fait le vœu "d’abandon des soins  du corps ». En raison du taux élevé d’humidité dans l'air ambiant, mes vêtements moisissent sur moi, jusqu’à attraper des champignons dans les poumons. Bien amaigri, je ne pèse plus que cinquante kilos. Je ressemble aux « Démons de la montagne » des mythologies asiatiques. Des randonneurs s’enfuient à ma vue. Selon la légende, il arrive que les ascètes de Sho se métamorphosent en démons… Mais dans mon enfer, je vis aussi des bonheurs d’une rare intensité, par exemple durant la centième et ultime nuit de méditation dans la caverne, j’y vois soudain entrer comme un nuage de guirlande de Noël ! Etait-ce le vol nuptial des lucioles qui s’accomplissait avec du retard (normalement fin juin) et non à cette altitude ? Durant quelques instants magiques, la grotte fut transformée en un palais de lumières. Le 11 août 1996 à 11h30, j’arrive au village de Yoshino sous un beau soleil. J’ai enjambé quelques serpents qui se prélassaient sur le sentier. En bas, le sentier fait place désormais à une nouvelle route en bitume qui joint à présent (2008) les villages de Yoshino et Dorogawa, au mont Sanjo. La civilisation va-t-elle finir par arriver jusqu’aux portes du Sanjo, dernier havre de paix où les bêtes et les plantes ont encore une âme ? Où les hommes et les dieux aiment se retrouver pour communiquer ! J’ai trouvé ce que j’étais venu chercher à Sho : J’ai éprouvé ma foi en déchirant des « Voiles et des Ombres » ! Les Yamabushi ne sont ni des fanatiques, ni des masochistes. Ils n’éprouvent aucun plaisir à se mortifier. Mais ils savent que « Pour sortir le jus, il faut presser la puple ». Aller au bout de soi-même. Chez les adeptes du Shugendo, mais aussi chez les mystiques chrétiens et Soufi, le jeûne, la récitation de mantra (prières) et la privation de sommeil, semblent modifier les états de la conscience. Alors l’Homme Eveillé voit et agit comme dans un Rêve. De nos jours, les jeunes japonais sont plus attirés par des spiritualités nouvelles qui offrent tout et de suite, ou par les consoles de jeux vidéo ! Dans cinquante ou cent ans, qui grimpera encore jusqu’au mont Sanjo ? Des Yamabushi ou uniquement les touristes ? Cette école millénaire de sagesse ne doit pas s’éteindre ! La génération actuelle de prêtres Yamabushi s’interroge-t-elle et se demande-t-elle quels changements seront à apporter au Shugendo, pour l’adapter au troisième millénaire ?…. »

Copyright Géo Magazine France SKG

 

Les trois carnets de notes, rédigées durant cette ascèse sont à présent dans un manuscrit. prêts à être édités.

Il m’a fallu toutes ces années depuis 1996, plus de 10 ans d'attente dû à une mémoire immédiate défaillante, pour les ouvrir à nouveau et pouvoir les relire enfin…

J’ai digéré cette période de ma vie et peut être mon expérience pourra-t-elle servir à d’autres pratiquants de shugendô, à l’unique condition qu’ils se soient fortement préparés physiquement & spirituellement dans les règles de l'Art … un manuscrit est prêt à être publié avec des photos, dessins, calligraphies...

Peinture de Maruisz Smedzt, Isshin Kwajo experience lors de la dernière nuit avec le nuage de lucioles

Peinture de Mariusz Smedzt, expérience de marche rapide quotidienne sur le "souffle du Dragon"

 

DIAPORAMA PICASSA

Le diaporama ci-après débute par des photos récentes prises dans la grotte de Sho (ponctuées de quelques photos prises en 1996 par mon ami japonais Shiro Kanzaki). Elles retracent le chemin allant jusqu’au monastère du sommet du Mont Sanjo, passant par le monastère Ominé-Sanji, puis le gîte du Kizoin, pour s’en revenir à la caverne de Shô : au total 6 heures 30 de marche aller et retour. Aucune photo n’a pu être prise sur le chemin de retour en raison de la pente offrant le plus souvent des angles de vue plus «ouverts». Pour l’anecdote : afin de réaliser des photos acceptables, je suis parti en 2008  du Mont Sanjo tôt le matin pour me rendre à la caverne pour revenir au monastère du Mont Sanjo vers les 15 heures, ceci afin d’obtenir la meilleure lumière.

 

 

 


 

J

Jésus durant sa retraite méditative de 40 jours dans le désert afin de montrer le Chemin  d'acquisition de la Vision pour se "Libérer" de ses "chaînes"...

(Toile hyper-réaliste, realisée il y a presque 200 ans par le peintre russe Ivan Kramskoy, montrant que la prériode avant l'Eveil, la Compréhension des phénomènes, est toujours précédée d'une gestation, puis d'un accouchement dans la douleur et non dans la Joie...)